Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°53
Les suggestions post-hypnotiques (SPH) constituent un sujet peu étudié en hypnose, pourtant essentiel.
Des centaines de rencontres avec des stagiaires m’ont fait prendre conscience que la différence substantielle entre une prescription de tâche donnée à l’état de vigilance ordinaire et une SPH n’était pas perçue. Pour la plupart, une SPH est simplement une tâche que l’hypnotiste demande au sujet d’exécuter après la séance. Dès lors, celui-là se concentre seulement sur ce qu’il va demander à celui-ci de faire après la séance, sans se préoccuper du mécanisme hypnotique spécifique en jeu dans la SPH. Cela aboutit à une maladresse dans le maniement de la SPH qui est alors moins suivie d’exécution, et à un découragement de l’hypnotiste.
Pour la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°28.
Une des avancées importantes de l’approche stratégique brève concerne la prise en compte du travail avec les émotions. Gregory Lambrette situe cette évolution dans une perspective historique, pour nous emmener loin des conceptions pionnières initiales, sans pour autant s’en couper.
LIMINAIRES
Au même titre que les comportements et les cognitions, les émotions sont l’un des composants essentiels de nos interactions. Principalement déclenchées par nos croyances et notre perception de la réalité, les émotions influent sur nos agissements (ou non-agissements) et déterminent (ou empêchent) pour beaucoup nos réactions. On peut feindre de les ignorer et tenter de feinter avec elles en privilégiant la seule raison.
9. Regard d’un psychologue clinicien au domicile du patient
La pratique de l’hypnose au domicile du patient s’accorde avec l’ensemble des principes déontologiques qui encadrent la profession de psychologue clinicien (code de déontologie des psychologues actualisé en 2012).
Elle s’inscrit de fait dans la pratique d’une hypnose formalisée, consentie et éclairée, faisant très souvent partie de la demande initiale de prise en soin du patient. Il convient de considérer la place et l’usage de l’hypnose thérapeutique vis-à-vis de cette demande initiale et de l’ajuster de façon systématique à chaque personne (histoire, besoins, contexte…).
• Les objectifs thérapeutiques sont questionnés avec le patient et s’inscrivent dans le courant psychothérapeutique auquel le praticien est formé en tant que psychologue.
« La vie est encore elle-même un thérapeute très efficace. » Karen HORNEY
LIMINAIRES
« Savoir écouter, oser intervenir », telles sont les qualités premières du thérapeute stratégique selon John Weakland, l’une des figures de proue de l’école de Palo Alto.
Tout l’art – pragmatique et esthétique – du changement tient ainsi, pour l’un des maîtres d’oeuvre de la «thérapie brève stratégique», en la maîtrise d’une « écoute active et spécifique » s’employant non pas seulement à dire et à faire dire – pour reprendre la formule d’Alain Blanchet (Blanchet, 2015, 2016) –, mais aussi et surtout à agir et à « faire faire ». Le sillon que ce modèle n’a cessé de tracer depuis plusieurs décennies maintenant consiste en effet à affirmer que c’est l’expérience in fine qui est correctrice.
Il est bien difficile de penser le vide puisqu’il est vide.
Revue Hypnose et Thérapies Brèves 57
Si l’on dit, comme le dictionnaire, que le vide est ce qui ne contient aucune matière, on n’a pas résolu la question puisque la matière n’existe pas en soi : elle est en puissance d’être ; elle attend une forme qui la fera passer à l’acte. Il faudrait plutôt dire que le vide est ce qui ne contient aucune forme, c’est-à-dire aucun être, aucune chose, ce qui est bien difficile ! Quand ensuite le concept de vide est appliqué à la psychologie et à la psychopathologie, tout se complique encore, puisque là on parle de « vide psychique » et que le psychisme n’existe pas (personne n’a jamais pu prouver son existence).
Dr Dominique MEGGLÉ.
Il est un préjugé courant dans l’opinion publique et même une croyance torpide persistante chez les praticiens de l’hypnose que celle-ci rend le sujet plus malléable aux suggestions, ce qui est résumé par l’adjectif « hypersuggestible ».
Bien des ericksoniens pensent que s’ils hypnotisent quelqu’un, c’est pour mieux lui faire accepter les suggestions qui lui sont utiles et qu’il ne pourrait pas entendre autrement.
Agathe DELIGNIERES
Quand au cours d’une séance d’hypnose, Angéla, insuffisante respiratoire sévère sous oxygène, très dyspnéique et épuisée, allongée sur son lit d’hôpital, s’exclame dans un grand sourire proche du rire : « je cours... je cours... », j’ai l’impression de courir avec elle et mon activité de psychologue prend une fois de plus un réel sens.
La question du vide est au centre de nombreuses difficultés.
Revue Hypnose et Thérapies Brèves 57
Difficultés que rencontrent les personnes qui viennent nous consulter pour sortir des impasses dans lesquelles elles sont prises. Pour le travail en hypnose thérapeutique, cette question renvoie à la compréhension du processus dissociatif, soubassement des désordres psychopathologiques qui enferment le sujet dans un monde structuré par l’angoisse. La notion de dissociation employée couramment pour rendre compte du processus hypnotique amène souvent des confusions du fait d’un manque de précision conceptuelle. Nous nous proposons, dans un premier temps, de reprendre cette notion afin d’en clarifier l’emploi dans la thérapie ericksonienne. Le processus normatif est, pour Erickson, de nature relationnelle.
J’enseigne l’hypnose depuis 20 ans ; je préfère pour ma part dire « hypnothérapie » plutôt qu’« hypnose » puisque je suis psychologue-psychothérapeute, pour bien montrer aussi à nos élèves et stagiaires que l’hypnose n’est pas une baguette magique, mais un outil thérapeutique à employer strictement dans le cadre de son champ professionnel.
• Enseigner des techniques est relativement simple :
Le premier contact avec le processus hypnotique est généralement enthousiasmant pour les apprenants, car ils ont la sensation agréable de découvrir des possibilités d’interventions thérapeutiques. Cependant certains se heurtent déjà aux premiers écueils : le processus hypnotique emmène nos élèves (grâce aux nombreux exercices pratiques) dans ce qui se passe à l’intérieur d’eux-mêmes, beaucoup sont confrontés pour la première fois à la rencontre parfois douloureuse de leurs sensations et de leurs émotions.
Certains découvrent aussi la nécessité de faire une thérapie ou au moins des séances d’hypnothérapie pour aller « nettoyer » et réparer ce qui les entrave dans leur vie actuelle. D’aucuns d’ailleurs viennent en formation pour eux-mêmes d’abord. Je les encourage donc vivement à faire une démarche thérapeutique ou de supervision.
"L’hypnose permet de faire mieux, ce que l’on faisait déjà avant sans hypnose". Pr M.E Faymonville
Depuis 1996, la Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves (CFHTB), effectue un important travail d’enseignement et de transmission avec les 35 instituts et associations adhérentes. (Statuts en annexe).
Elle est la structure historique de l’enseignement de l’hypnose en France et depuis sa création, elle considère la formation comme un enjeu majeur pour la qualité des soins et la prise en charge des patients.
Dans ce domaine, la CFHTB est activement engagée. Positionnée comme force de propositions, elle est également une ressource pour ses adhérents.
I - Les formations privées
Les formations en hypnose sont très demandées et constituent un marché attractif dans le créneau du bien-être. Nombreuses propositions, dénuées de toute validation scientifique et médicale, de durées très variables, parfois même en e-learning non présentiel... entretiennent la promesse de résultats quasi miraculeux....