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Les grands entretiens: Pr Pierre Castelnau, recueillis par Gérard FITOUSSI.

Pr Pierre CASTELNAU Président de la CFHTB Confédération Francophone d'Hypnose et Thérapies Brèves
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Avec l’aimable autorisation de l’ESHNL

Rencontre avec le nouveau président de la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB), directeur de recherche et spécialiste en neuropédiatrie à Tours....

Bonjour Pierre Castelnau ! Vous venez d’être élu président de la CFHTB, félicitations pour cette élection !
Pouvez-vous donner quelques informations à nos lecteurs sur votre parcours, votre formation et vos responsabilités actuelles au sein de l’hôpital ?



Pierre Castelnau :
Merci ! Je suis professeur de pédiatrie et chef du service de neurologie pédiatrique et de réadaptation au CHU de Tours.

Pouvez-vous nous parler de votre investissement dans la recherche ?
Je suis membre affilié de l’Unité Inserm 1253 de Tours, intitulée « iBrain » et dédiée à l’étude de la physiopathologie des troubles neurologiques ainsi qu’au développement des technologies d’imagerie dans la recherche en neurosciences. En tant que directeur de recherche, j’y encadre des étudiants en master et en doctorat dans le domaine des troubles du neuro-développement.


Pouvez-vous également nous parler un peu de vous, de vos passions, de vos hobbies, de ce que vous aimez lire ?

Eh bien... le temps libre devient difficile à trouver, pour être honnête. Je participe à un groupe de musique avec des amis et nous nous amusons beaucoup à faire occasionnellement des concerts et des enregistrements en studio. Je suis aussi très attiré par la création artistique comme la sculpture et plus récemment le soufflage du verre. De belles occasions de transes hypnotiques, en somme !

Comment avez-vous découvert l’hypnose, vous qui venez d’un univers, la neuropédiatrie, qui prend en charge des pathologies graves et qui pourrait à première vue sembler éloigné de celui de l’hypnose ? Quel a été le déclencheur ?
Un jour j’ai lu le catalogue de formation de mon hôpital, et quand j’ai trouvé « Initiation à l’hypnose médicale », j’ai tout de suite su que tout était déjà écrit ! Comme on dit en français : « Il n’y a pas de hasards, il n’y a que des rendez-vous. » Mes formateurs m’ont alors encouragé à poursuivre et je n’ai jamais arrêté depuis. C’était il y a sept ans. Sept ans de réflexions... Comment avez-vous abordé votre formation ? Par Internet, j’ai trouvé la Confédération francophone d’Hypnose et Thérapies brèves (CFHTB) et il m’a semblé que l’Institut Milton Erickson de Biarritz-Pays basque proposait des formations avec des professeurs très compétents et des stages pratiques en petits groupes. Outre la beauté de cette région de France, cette philosophie pratique m’a semblé primordiale. Pour que la transe du patient débouche sur des actes, l’hypnose a besoin de pratique, de pratique et de pratique !

Comment utilisez-vous l’hypnose dans votre pratique quotidienne ?

Comme je respire... Non seulement moi-même, mais plusieurs collègues de mon équipe et de nombreuses infirmières. Nous avons des salles dédiées avec des fauteuils confortables, ce qui signifie que nous prenons très au sérieux la pratique de l’hypnose dans le service. Les étudiants en médecine sont fascinés et veulent apprendre ces techniques. Les enfants et leurs parents n’ont pas peur du tout et sont même plutôt intrigués et amusés. C’est très stimulant pour nous. Bien sûr, nous ne prétendons pas guérir l’épilepsie, les méningites ou les tumeurs cérébrales par l’hypnose. Mais à l’inverse, l’hypnose fournit des outils très utiles là où les médicaments ne peuvent rien faire. Par exemple, nous utilisons l’hypnose dans la gestion de l’estime de soi dans les maladies chroniques et cela change radicalement la façon dont les patients envisagent alors leur avenir. Qu’est-ce qui a changé dans votre pratique ? Tout... Aujourd’hui je repense à mes trente ans de pratique médicale et j’ai parfois…

 

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PIERRE CASTELNAU Professeur de pédiatrie et chef du service de neuropédiatrie au CHU de Tours. Chercheur affilié à l’unité Inserm U1253 « iBrain », coordonnateur du DU d’hypnose médicale de l’université de Tours. Président de la CFHTB.

GÉRARD FITOUSSI Président de l’European Society of Hypnosis. Ancien Président de la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB). Président de l’Association française d’Hypnose (AFHyp). Membre du comité de rédaction de la revue « Hypnose & Thérapies brèves ». Fontainebleau.

 

Revue Hypnose et Thérapies Brèves 65Commander la Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°65

Sommaire de ce n°65 Mai, Juin, Juillet 2022:

. Julien Betbèze, rédacteur en chef, éditorial : « Créer des liens »

. Jean-Marc Benhaiem nous invite à ne pas nous focaliser sur le symptôme mis en avant dans la demande thérapeutique : il s’agit plutôt de chercher à mobiliser l’énergie bloquée dans d’autres symptômes apparemment secondaires, et ainsi de désorganiser les rigidités pathologiques et amener le changement. Une clinique pleine de sagesse !

. Sophie Tournouër utilise le questionnement centré solution pour défaire les addictions sexuelles conjuguées à la prise de produits psychoactifs. Le déroulé du verbatim nous permet de saisir la logique interne aidant les individus à se libérer de cette pratique asservissante du « chemsex ».

. Mady Faucoup Gatineau nous prend par la main pour rencontrer Théo, un rebelle de 5 ans qui fait sa loi et sème la zizanie dans la famille. Nous découvrons l’utilité de la TLMR (thérapie du lien et des mondes relationnels) pour construire un cadre familial sécure dans lequel chacun va pouvoir retrouver sa place.

Dossier thématique : Histoires et métaphores

. Alicia Mangeot nous raconte des métaphores « sur mesure », favorisant ainsi des changements de comportement en rapport avec les intentions relationnelles des patients. Elle nous donne plusieurs exemples d’utilisation stratégique de métaphores (bibliothèque, cercles relationnels, mille-pattes) favorisant la coopération dans la séance, et la réalisation des tâches indirectement proposées.

. Virginie Serrière exprime une grande finesse dans son appropriation du questionnement narratif : à travers l’animation d’ateliers d’écriture, elle témoigne de la possibilité pour chacun de redevenir auteur de sa vie.

. Marie-Clotilde Wurz-de Baets nous montre sa créativité dans l’utilisation du langage métaphorique pour induire une transe de réassociation chez une jeune femme confuse après une rupture sentimentale.

. Espace douleur douceur

. Gérard Ostermann, éditorial : « Autour de la douleur »

. Stéphane Graf nous montre l’importance de ne pas se focaliser sur le symptôme mis en avant dans la plainte, mais d’intégrer la douleur dans l’unité corporelle.

. Stéphanie Delacour, dans un cas de dyspareunie, met aussi en évidence la pertinence de ne pas centrer la thérapie sur le symptôme, et de percevoir le lien entre la douleur et la rupture d’homéostasie. Grâce à sa prise en charge et à la remise en place de compétences émotionnelles et relationnelles, la patiente va retrouver une vie plus sécure avec une nouvelle relation à son corps.Dans cette période de sortie de la Covid, où les salles obscures se remplissent à nouveau, Sophie-Isabelle Martin et David Simon revisitent pour nous la technique de la salle de cinéma pour travailler avec des patients douloureux ayant très peu de protection. Les interactions sont très bien décrites, avec les multi-dissociations permettant de travailler en sécurité. Un exemple clinique illustre cette pratique avec pédagogie pour que chacun puisse s’approprier cette technique.

. Sophie Cohen expose un cas de bruxisme lié à des croyances limitantes autour des combats de la vie. Après une régression en âge, la patiente pourra retrouver son regard émerveillé de petite fille devant la photo d’une forêt et retrouver ainsi calme intérieur et détente.

. Christine Allary nous emmène en mission humanitaire et nous fait partager la conduite d’une séance d’hypnose faite en traduction simultanée avec le chirurgien. Elle décrit avec précision les effets de cette technique novatrice et fédératrice pour les participants.

. Serge Sirvain décrit une situation clinique émouvante dans laquelle il est amené à mettre en place une sédation terminale chez une patiente de 93 ans atteinte d’une tumeur digestive invasive. Il explique comment la position de non-savoir et l’imaginaire partagé autour d’une métaphore culinaire vont accompagner un endormissement terminal apaisé et en relation.

Et nos rubriques

. Nicolas D’Inca : culture monde « Une perceptude venue du désert ».

. Adrian Chaboche : Les champs du possible « Un lâcher de ballon bien étrange ».

. Sophie Cohen, nouvelle rubrique : bonjour et après « Clémentine et la chaleur qui fait fondre la plaque ».

. Stefano Colombo et Muhuc : Quiproquo… « Métaphores »

Crédit Photo: © Caroline Manière

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