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Place de l'hypnose dans le champ de la santé et intérêt pour le patient: Regard d’un psychiatre

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2. Regard d’un psychiatre

Aujourd’hui, au sein du pôle psychiatrie, des praticiens formés prennent en charge des patients en intégrant l’hypnose éricksonienne et les thérapies brèves.

Ces thérapies doivent être comprises comme des conversations hypnotiques activant les processus de réassociation et la responsabilité des patients.

- La bientraitance : C’est la prise en compte de celle-ci associée dans les soins, associée à l’amélioration de l’ambiance dans les équipes, qui nous semblent être au centre de l’intérêt grandissant des soignants pour l’hypnose. Cet intérêt est renforcé par des demandes régulières de formation au « langage hypnotique dans la pratique des soins », permettant de travailler dans des situations difficiles avec davantage de confort dans la relation soignant-soigné.

- La supervision une nécessité : En tant que psychiatre pratiquant la thérapie brève et l’hypnose, j’effectue depuis de nombreuses années des supervisions dans différents secteurs, comme la psychiatrie, les soins palliatifs, ou avec l’équipe douleur du CHU. En psychiatrie, l’hypnose se pratique en association avec les thérapies stratégiques, «solutionnistes» et narratives. Elle permet, en remettant la relation au centre du dispositif soignant, de mieux gérer les situations de crise et d’humaniser les prises en charge. 

La co-construction d’objectifs réalistes et écologiques rend tout son dynamisme à la prise en charge soignante et encourage les alternatives à l’hospitalisation. L’alliance thérapeutique est favorisée par le regard non pathologisant des soignants, les symptômes étant compris comme secondaires à des dysfonctionnements relationnels.

Pratiquer et comprendre l’hypnothérapie comme une remise en mouvement du sujet, modifie profondément le regard psychiatrique classique, qui a tendance à réduire le sujet souffrant à sa pathologie.

Pour ma part, cette pratique thérapeutique centrée sur la singularité et la richesse de chaque rencontre, m’a permis de maintenir un plaisir renouvelé pour ce métier.


Témoignage

L’efficacité de la pratique de l’hypnose m’a interrogé sur le manque d’informations dispensées à ce sujet durant mes études médicales.

En 1978, j’ai eu la chance de travailler avec Paul Watzlawick, dont le livre « Une logique de la communication » commençait à avoir une influence notable sur la pragmatique de la communication thérapeutique. 

Il nous a parlé de son admiration pour Milton Erickson.

Cette lecture m’a amené ainsi à me former auprès de Jean Godin à l’Institut Milton Erickson de Paris. Son enseignement, centré sur la relation de coopération, associé à une confiance dans les ressources de chaque être humain, a été un véritable message d’espoir pour faire évoluer les pratiques psychiatriques enfermées dans des représentations identitaires et une conception pauvre de la relation.

L’hypnose thérapeutique n’était pas pratiquée en psychiatrie, et souvent confondue avec la suggestion. Toutefois, prenant un poste dans un service hospitalier en milieu pénitentiaire (SMPR), j’ai pu pratiquer l’hypnose thérapeutique et vérifier son intérêt auprès de patients souffrant de troubles graves de la personnalité. La constatation des effets bénéfiques sur ces patients peu demandeurs de psychothérapie m’a donné envie de transmettre cette approche à mes collègues.

L’arrivée de l’hypnose dans les établissements publics de santé : elle s’est d’abord manifestée dans les services s’occupant de la prise en charge de la douleur. J’ai ainsi été sollicité pour intervenir sur des patients douloureux chroniques au centre de la douleur du CHU de Nantes. À cette période, l’hypnoanesthésie a commencé à être associée à certaines interventions chirurgicales. En ce qui concerne la psychiatrie, de nombreux psychiatres, dont plusieurs chefs de service, ont pu se former à partir des années 1990 à la pratique de l’hypnose, dans le cadre de la formation médicale continue.


Bibliographie

BETBÈZE J., OSTERMANN G. (sept-oct 2015), « L’identité narrative », in La lettre du Psychiatre, vol XI n° 5, 126-132.

BETBÈZE J. (2017), « Autonomie relationnelle », Hypnose et thérapies brèves, Hors-série n° 11. Avon, Metawalk, 50-61.

DE SHAZER S. (1996), Différence. Bruxelles, Satas.

DOUTRELUGNE Y., COTTENCIN O., BETBÈZE J. (2013), Thérapies brèves : principes et outils pratiques, Paris, Masson.

ROUSTANG F. (2015), Jamais contre d’abord : La présence d’un corps, Paris, Odile Jacob.

MALAREWICZ JA., GODIN J. (1986), Milton H Erickson, de l’hypnose clinique à la psychothérapie stratégique, Paris, ESF.

WATZLAWICK P. (1967, Trad 1972), Une logique de la communication, Paris, Seuil.

WHITE M. (2009), Cartes des pratiques narratives, Bruxelles, SATAS.


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